Il se décrit comme un gentil tenace. Il aurait pu être aventurier, mourir au champ d’honneur ou mieux encore jésuite dans la lignée de Charles de Sèze … Il est Président du Champagne Taittinger, celui par qui la maison prestigieuse reste dans le giron familial et le patrimoine national. Respectueux de ses engagements et militant du développement de Reims, en quelques sujets, Pierre-Emmanuel Taittinger, autoportrait sans retouche d’un homme décidemment attachant.
refletsactuels.fr/wp-content/uploads/2010/12/P-E-Taittinger-et-bouteille-DC_cr510-373x146.jpg 373w" sizes="(max-width: 510px) 100vw, 510px" />Les deux vies de Pierre-Emmanuel Taittinger ?
On peut dire que jusqu’en 2005, j’avais l’impression d’être méconnu en œuvrant dans l’ombre de mon père, Jean Taittinger, l’homme politique et dans celle de mon oncle, Claude Taittinger, l’homme du Champagne. Je devais prendre une place discrète aux côtés de ces deux hommes importants de la vie politique et économique. Je travaillais en phase avec l’esprit familial, attaché à l’intérêt général et avec passion, mais je n’étais pas aux commandes.
Si aujourd’hui j’ai 34 ans de métier dans le Champagne, mon adolescence reste imprégnée du monde politique de mon père. Je suis d’abord le fils de Jean Taittinger. A partir de 1976, j’entame ma carrière dans la maison Taittinger, tout en faisant une incursion en politique, notamment élu conseiller général de la Marne, durant sept années. C’est un contexte politique local très particulier, avec l’impression que certains ne souhaitaient pas m’accepter à leurs côtés, qui m’a fait me consacrer entièrement au Champagne. On ne fait pas très bien deux choses à la fois. J’ai donc choisi.
Priorité absolue au Champagne
J’ai racheté la maison Taittinger, avec l’aide du Crédit Agricole du Nord Est, ma famille et des amis. L’important engagement financier des uns et des autres m’oblige à réussir. C’est la promesse faite aux actionnaires et ma seule priorité aujourd’hui et depuis 2006, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je dis non à toute activité politique sans pour autant me désintéresser de l’économie locale et régionale.
Si je devais, un jour, refaire de la politique ce serait pour autre chose. Je ne suis pas candidat à la Mairie de Reims et l’avenir de Reims m’intéresse cependant. Ma présence sur une liste aux élections consulaires est claire. Elle s’explique par ma fidélité à Bernard Marie à qui, faut-il insister, je dois beaucoup. Je suis redevable à l’ancien patron de banque et j’admire le sens de l’intérêt général de l’homme qu’il est resté. Dans cette élection, je suis mandaté par l’Union des Maisons de Champagne.
Et à côté coulent des engagements forts
Le mont Blanc ? C’est mon refuge et mon seul lieu de vacances depuis cinquante ans. J’y rêve et je contemple. J’y ai des liens familiaux et amicaux très forts. Je regrette qu’on abîme cette vallée du mont Blanc. Chamonix devrait être la capitale européenne de l’environnement et non la capitale mondiale des poids lourds. Aucun site au monde n’est comparable à celui de ce massif.
Le circuit automobile de Gueux ? Je suis un partenaire de la première heure du Week-end de l’Excellence. Il faut conserver et faire vivre ce patrimoine historique. La Base Aérienne 112 ? Je me bats pour que le site reste à l’aviation et je milite pour l’Aéroport Pierre Clostermann de Reims. Je suis à cent pour cent pour que Reims ait, sur ce site, son aéroport d’affaires, adossé à une zone d’activités industrie et service dans les domaines de l’aviation, de l’automobile et de la mécanique. Aux contradicteurs d’un tel projet, je réponds : le vrai vacarme c’est le chômage.
L’évidence d’un aéroport à Reims
Deux autoroutes et un TGV, ce serait une folie de ne pas y adjoindre un aéroport indispensable à l’expansion économique de la ville et du département. Vatry ? Même s’il s’agit à la base d’une erreur, Vatry doit se développer sur le fret et seulement sur le fret. Vatry a été payé à près de 60% par les impôts des Rémois, et coûte encore quatre à cinq millions d’euros par an, ne l’oublions pas.
Le dossier de la BA 112 est un dossier majeur pour l’avenir de Reims. Reims-Vatry par la route, c’est Paris-Marseille par avion. Et j’ajoute ceci : cesser toute activité aéroportuaire sur ce qui sera très bientôt l’ancienne BA 112 c’est admettre que le Centre de Navigation Aérienne de Reims puisse fermer avant dix ans. Une vingtaine d’entreprises rémoises sont prêtes à s’investir dans ce futur aéroport de Reims. La famille Dassault est prête à y déménager une partie du Musée de l’Air du Bourget. Bien d’autres projets sont immédiatement réalisables pour compléter l’activité aéroportuaire qui s’impose. Il y a là un gisement de mille à deux mille emplois.
Deux ou trois choses de moi
Je suis un coureur de fond, un marathonien … J’ai toujours su qu’un jour ou l’autre je devrais me battre pour conserver la Maison Taittinger dans le patrimoine national du Champagne… Ma vraie respiration c’est la passion et la foi. Je suis très croyant. De toute ma vie, si j’avais eu le choix, j’aurais pu être le disciple du Père Charles de Sèze… J’admire les bâtisseurs de cathédrales… Je n’aime pas le mauvais goût, surtout quand il est parfois cultivé en France, le plus beau pays du Monde. Je souffre beaucoup de vivre dans un pays qui a tout pour être heureux et dans lequel les gens ne s’aiment pas entre eux … La Droite et la Gauche ? C’est, à tour de rôle, le parti du pouvoir et celui de la surenchère. On se dit tous démocrates et tous détestent, par principe, le parti de l’autre.
Mon rêve ? Pouvoir remplir mes devoirs le plus longtemps possible. Je tiens de ma mère le côté idéaliste et rêveur et des Taittinger la rigueur et le sens du devoir. Moins sérieux ? L’art m’intéresse et l’amitié est un risque intéressant. Je suis à cent pour cent dans ce que je crois. Comme hier et comme demain, je l’espère. Je n’ai aucune aigreur envers personne. L’autre m’intéresse. Tous les projets humains me passionnent. Le Champagne Taittinger est une belle aventure.
Parole…parole…sans conséquence..et légère..
et certainement conscient de sa façon d’apparaître..