La 7è édition du festival “Art et jazz dans ma cour” a lieu ce week-end à Hermonville. De la salsa de Yuri Buenaventura aux street artistes, du Postmodern Jukebox de Scott Bradlee aux peintres, sculpteurs et photographes, le village champenois a un goût prononcé pour la fête, la curiosité et la convivialité.
Autour d’Hermonville, il y a les vignes. Au centre, une soif de vraies rencontres. Depuis 2010, tous les deux ans, le festival “Art et jazz dans ma cour” mixe avec bonheur, dans ce village champenois, des musiciens avec des peintres, sculpteurs, graffeurs et photographes. Cela qu’ils soient professionnels ou amateurs, qu’ils soient célèbres ici et au-delà aussi. Commune de taille modeste, Hermonville a pris l’habitude de voir large et grand. Parmi les têtes d’affiche, rendez-vous samedi 15 juin au soir, avec le chanteur colombien Yuri Buenaventura. Un retour dans la Marne puisqu’il avait participé, l’an passé, à la fête de la musique de Reims diffusée par France 2. Le lendemain, dimanche 16 juin, le spectaculaire groupe américain Postmodern Jukebox, fondé par Scott Bradlee, interprétera des standards de la pop, façon swing et blues. Il arrive à Hermonville, quelques jours après l’Olympia, ses seules deux dates en France cette année. Les sollicités Vincent Peirani & Emile Parisien, duo de jazzmen, le tromboniste Daniel Zimmermann avec son Quartet sont également au programme. En tout, une vingtaine de groupes sont programmés sur trois scènes.
Une quarantaine d’artistes plasticiens
En parallèle, cours, granges et jardins bordant des rues du vieux Hermonville exposeront une quarantaine d’artistes plasticiens venus de la Marne, d’ailleurs en France et de Belgique. Oecuménique, l’église Saint-Sauveur, du XIIe siècle, va accueillir un peintre et du jazz vocal. Plus loin, trois street artistes, deux femmes et un homme, travailleront en live sur de grandes toiles. Dans une grange, un quatrième croquera ceux qui iront à sa rencontre, une performance à taille humaine. Art de rue, petite restauration et bulles complèteront le tableau.
Né après la fête des vendanges
“L’originalité du festival tient à ce mélange entre l’art plastique -peinture, sculpture, graff, photo- avec de la musique de jazz très diversifiée et abordable”, rappelle Philippe Dumay, président de l’association organisatrice. C’est sous sa bannière et celle de toute une équipe qu’Hermonville a accouché de cet événement au concept détonnant. L’aventure a démarré, comme souvent, par un impromptu. En 2009, la fête des vendanges du massif de Saint-Thierry avait fait une joyeuse escale à Hermonville et créée l’envie de prolonger. “On s’est dit qu’on n’allait pas attendre une vingtaine d’années que la fête des vendanges revienne et qu’il fallait trouver une autre idée”, se souvient Philippe Dumay. Ils sont une bonne dizaine d’habitants à cogiter. Comment sortir l’art plastique de galeries un rien figées? Quel large nuancier musical y associer? Le jazz puisqu’il va du free au New Orleans, en passant par le swing voire le blues? Comment booster les moments de convivialité?
Piqué par une découverte réciproque
Le festival “Art et jazz dans ma cour” naît un an plus tard. “Les artistes sont présents, échangent à propos de leurs œuvres tandis que la musique attire les spectateurs. Un public est féru d’art plastique, l’autre de musique. Mais chacun est un peu émerveillé par l’autre”, constate Philippe Dumay.
Les trois précédentes éditions ont attiré, en moyenne, 6500 spectateurs sur les deux jours. “Au-delà, cela devient compliqué”, poursuit-il. Le site n’est pas extensible. Il faut aussi veiller à ne pas épuiser les riverains comme pouvoir compter sur des mécènes puisque ce sont principalement eux qui, avec les entrées, financent la manifestation. Enfin, glisse Philippe Dumay, “on veut que l’envie revienne. Au bout d’un an et demi, les habitants attendent le festival”. “On crée du lien, c’est sûr”, apprécie-t-il. Preuve supplémentaire, le festival mobilise 150 bénévoles dans ce village de 1500 habitants. Infos pratiques: artetjazzdansmacour.fr
Photo © DR
Catherine Trebla
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