Pierre Emmanuel Taittinger, Président de la Mission Coteaux, Caves et Maisons de Champagne, entouré de Jean-Luc Barbier qui préside le comité scientifique et d’Amandine Crépin, la directrice, a présenté ce mardi, chez Laurent Perrier à Tours sur Marne, le bilan et les perspectives de la mission qui a en charge de protéger et de faire vivre ce bien inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
49 sites seulement en France, 1 000 sites à l’échelle internationale: ces deux chiffres situent bien la rareté que représente cette inscription. La mission a une fonction de gestionnaire qui veille à la conservation de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du paysage champenois. Il lui faut donc la défendre, la protéger mais aussi la faire vivre. A intervalles réguliers des experts viennent évaluer les progrès au regard des engagements pris lors de la candidature. Ce sera précisément le cas en 2022.
L’un des principaux combats pour la protection est le développement de l’éolien. En 2018, une charte a été adoptée fixant à 10 kms du périmètre classé l’interdiction de toute implantation et à une distance de 10 à 20 kms la possibilité d’implantation mais sous conditions. Pour le Président de la Mission, “il y a une certaine saturation“. Il évoque le contentieux du site de Pocancy. Le site en projet est en continuité visuelle à 7 kms des coteaux historiques et 4 kms seulement de la côte des blancs. Le Préfet de la Marne avait refusé en février 2017 l’autorisation d’implantation. Une décision annulée par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne en 2019. La Mission a demandé, à son tour, l’annulation de l’arrêt devant la Cour administrative d’appel de Nancy et a eu gain de cause. La bataille n’était pas pour autant terminée puisque le porteur du dossier des éoliennes a poursuivi la procédure devant le Conseil d’Etat qui doit rendre prochainement sa décision.
“Il n’y pas d’opposition au développement de l’éolien mais une nécessité de respecter des prescriptions et de rendre compatible cette énergie avec le classement UNESCO” dit-on du côté de la Mission. C’est un travail en profondeur qui est fait pour développer des chartes. Il y en a une pour l’éolien. Il en est de même pour la méthanisation et le photovoltaïque, notamment en matière d’intégration paysagère. Des chartes qui servent de référence dans d’autres régions.
Protéger, faire vivre…et embellir. C’est l’une des autres thématiques prioritaires de la Mission qui apporte l’ingénierie aux acteurs du territoire. On peut ici ajouter le sujet de la conservation des caves de Champagne. Le patrimoine souterrain de la Champagne est unique. C’est l’un des trois éléments classés. Un membre du comité scientifique, Philippe Tourtebatte, a apporté son expertise pour rassembler les connaissances de cet univers encore peu traité dans la littérature scientifique et proposer un guide de la conservation de ces espaces totalement liés à l’élaboration du Champagne. Il propose à la fois des outils d’évaluation et des solutions pour répondre aux principaux dysfonctionnements. Laurent Perrier et Taittinger travaillent déjà à partir de cette méthodologie pour la préservation de leurs caves.
Troisième objectif important, enfin: accroître la visibilité de l’inscription. Une signalétique particulière est en cours de déploiement dans les 320 communes de l’appellation et une restructuration complète des panneaux d’animation culturelle et touristique est en cours dans le cadre d’un accord avec la SANEF, la société qui gère les autoroutes A4 et A26. D’autres projets sont en cours d’élaboration comme une stratégie d’ambassadeurs ou un cycle de conférences. A noter que la “Marche des réconciliations” aura lieu cette année au départ de Sézanne.
2022 sera donc le temps d’une évaluation et le début d’une nouvelle page. “ Cette inscription nous unit, elle nous donne des directions sur ce que doit être la Champagne demain” dit Pierre Emmanuel Taittinger.
Convention entre la Mission et la délégation régionale de la Fondation du patrimoine
A l’issue de la présentation des actions de la Mission, Pierre Emmanuel Taittinger, son président, a signé avec Pierre Possémé, le délégué régional de la Fondation du patrimoine une convention de partenariat visant à unir les efforts des deux structures dans la préservation et la rénovation du patrimoine champenois. Une collaboration qui a déjà porté sur deux réalisations d’ampleur: la rénovation du Château Perrier, avenue de Champagne à Epernay et le centre Pressoria à Aÿ.
Photos:
Signature convention entre Pierre Possemé, délégué régional de la Fondation du patrimoine et Pierre Emmanuel Taittinger, Président de la Mission Coteaux, Caves et Maisons de Champagne © refletsactuels.fr
Caves CVCNF ©refletsactuels.fr
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