Les Flâneries musicales sur un tremplin

Dopé par l’envie de finir en beauté, le festival de musique propose encore plusieurs temps forts avant de s’achever, ce samedi , avec un concert pique-nique à la saveur british. Et les Flâneries visent déjà haut pour 2025, année où Reims fêtera les 100 ans de l’Exposition internationale des Arts décoratifs.

C’est la dernière ligne droite, mais les Flâneries musicales affichent toujours une forme olympique. Ce mardi 2 juillet à l’Opéra, Smetana et Dvorak ont été interprétés par l’exceptionnel Trio Julia Fischer, dont c’était l’unique date en France. Les Jeunes Talents méritent, eux, d’office l’or car “c’est la future génération” à laquelle Hélène Segré, déléguée artistique du festival de musique rémois, est très attachée. “Il est important de leur accorder une place au sein d’un grand festival’, ajoute-t-elle. Ces jeunes musiciens, tous lauréats de concours internationaux réputés, sont au Conservatoire pour deux fois deux concerts, mercredi 3 et jeudi 4 juillet: le pianiste suisse Simon Bürki, la prodige britannique d’origine chinoise Leia Zhu (violon) & Jonathan Ware (piano), l’accordéoniste classique Maÿlis Arrat, le violoniste Alexey Stychkin & Martina Consonni au piano.

Du Baroque aux landes écossaises.
Les Flâneries couvrent un large répertoire afin que tous les mélomanes y trouvent leur bonheur. Ainsi, vendredi 5 juillet, pour le concert de clôture à la basilique saint Remi, le magnifique Stabat Mater de Pergolèse résonnera sous les doigts de l’ensemble Le Poème Harmonique dirigé par Vincent Dumestre. Le lendemain, samedi, rendez-vous pour le concert pique-nique. Cette épreuve reine se drape à son tour des couleurs du Royaume-Uni, fil rouge de cette 35è édition. Faut-il le rappeler ? En prélude aux Jeux olympiques de Paris, des délégations britanniques ont choisi la cité des sacres pour s’entraîner. Ambiance landes écossaises (Somme Battlefield Pipe Band) et pub irlandais (Hop Corner) donc au parc de Champagne. Dans la foulée, l’Orchestre national de Metz Grand Est et le chœur Nicolas de Grigny enchaîneront les “tubes”, de Zadok the Priest (Haendel) à Blackbird (Lennon-McCartney), de Downton Abbey à Rule, Britannia! La playlist est disponible sur le site des Flâneries.
JO obligent, les Flâneries ont dû jouer avec un calendrier resserré tout en plaçant “la barre vraiment très haut”, rappelle Hélène Segré. Le défi a été relevé puisque, poursuit-elle, “la billetterie est plus importante qu’en 2023 et le public est vraiment au rendez-vous”. Avant même l’ouverture du festival, le 12 juin dernier, plusieurs spectacles affichaient complet.

2025 en écho à l’Art déco
On sent comme un effet d’entraînement. En 2025, Reims devrait à nouveau accueillir des orchestres étrangers, en ouverture et en milieu de festival, “pour être très festif”. La déléguée artistique n’en dévoile pas davantage, normal, les discussions sont en cours. Les Flâneries se feront aussi l’écho de la thématique mise en avant par la Ville l’an prochain, à savoir les 100 ans de l’Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris. En 1925, le champagne y était représenté en beauté grâce à un imposant pavillon. Les grandes marques s’étaient associées au style Art déco, une esthétique qui a inspiré des artistes du monde entier. Elle imprègne toujours Reims, que l’on songe simplement à deux joyaux Art déco, la bibliothèque Carnegie (médaille d’or à l’Expo de 1925) et la Villa Douce. “Ce thème est réjouissant car c’était une époque assez novatrice et avant-gardiste”, relève Hélène Segré. Musicalement, les années 1920 ont notamment été marquées par Igor Stravinsky, le groupe des Six (les compositeurs Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Taillefer), les Ballets russes fondés par Serge Diaghilev… “Une ville est une somme de lieux, des grandes structures aux pépites Art déco en passant par les quartiers. En 2025” résume-t-elle, “l’idée est de créer une déambulation en musique, de se réapproprier certains sites et de se déployer davantage partout”, en s’appuyant sur une présence plus longue d’artistes. En clair, avec ou sans JO, l’équipe des Flâneries a du souffle.

 

Légende photo: Le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, dirigé par Andrew Manze et accompagné par le pianiste Jean-Efflam Bavouzet, était venu à Reims pour le concert d’ouverture.
Photo © Alain Hatat

 

Soyez le premier à commenter "Les Flâneries musicales sur un tremplin"

Laissez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

AWSOM Powered