A la veille des premières mesures de déconfinement, l’INSEE publie les chiffres de l’impact de la crise sanitaire sur l’économie régionale. Dans le Grand Est la perte d’activité au 7 mai est estimée à
31,5 %. Cela signifie que la région produit actuellement près d’un tiers de richesse de moins qu’en temps normal.
Les secteurs de l’hébergement-restauration et du commerce sont particulièrement impactés en raison de la fermeture obligatoire des bars, des restaurants, des hôtels et hébergements touristiques, ainsi que de la plupart des commerces non alimentaires. Ainsi l’activité dans l’hébergement-restauration a chuté de 90 %, et dans le commerce de 47 %. Les «autres activités de services», qui incluent notamment le secteur culturel et récréatif (cinéma, musée…), l’événementiel et le sport sont aussi très fortement touchés (- 76 %). Le transport de marchandises
est également limité. De même, les services aux entreprises sont en baisse, bien que plus faiblement. Ainsi l’activité diminue de 44 % dans les « activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien ».
La construction et l’industrie sont également fortement ralenties. Dans la construction, l’activité reste 75 % en deçà de son niveau habituel, malgré un léger redémarrage depuis mi-avril. L’activité industrielle est en net repli. Seules les activités répondant à des besoins essentiels, industrie pharmaceutique, agroalimentaire et production d’énergie et d’eau et gestion des déchets fonctionnent à un rythme presque normal (- 5 % dans l’agroalimentaire, – 23 % dans la production et la distribution d’énergie, la distribution d’eau et la gestion des déchets). La fabrication de matériel de transport, la fabrication « d’équipements électriques électroniques, informatiques et de machines », ainsi que la fabrication d’autres produits industriels (industrie du bois et papier, chimie, métallurgie…) reculent respectivement de 69 %, 61 % et 43 % par rapport à leur niveau d’avant l’épidémie.
En revanche les services principalement non marchands (santé, éducation…) continuent pour l’essentiel à fonctionner, et l’activité ne baisse que de 14 % dans ce secteur. Un ralentissement un peu moins fort qu’au niveau national
Le Grand Est est la quatrième région métropolitaine de plus faible baisse d’activité derrière la Bretagne, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. Le ralentissement économique dans la région est un peu moins marqué qu’au niveau national (- 31,5 % contre – 32,8 % en France métropolitaine). La réduction serait également 0,8 point moins importante qu’en France de province (France métropolitaine hors Île-de-France). Cet écart provient avant tout du poids moindre des services marchands dans l’économie régionale, notamment de l’hébergement-
restauration, du transport et des services aux entreprises.
L’activité économique ralentit fortement dans tous les départements de la région, mais avec une intensité différente. La diminution d’activité va de 29,8 % dans la Meuse à 34,7 % dans le Haut-Rhin. Dans la Marne, la forte part de l’activité agricole, notamment viticole (champagne), et l’industrie agroalimentaire limitent la chute de l’activité économique.
Toutes les régions de France métropolitaine connaissent un repli important de leurs transactions par carte bancaire lors de la mise en place du confinement. Dans le Grand Est, les transactions ont chuté de – 58 % au cours de la semaine du 23 au 29 mars, première semaine complète de confinement – par rapport à la même semaine de 2019. L’écart entre les semaines 10 et 13 (fin mars) est de – 61,7 %, soit le plus important après celui de l’Île-de-France (- 72,9 %). À partir de début avril, les reculs sont un peu moins prononcés : ceci pourrait être dû à la réouverture de ventes à emporter dans certains commerces, à la reprise de certaines consommations autres que les denrées alimentaires et au renouvellement des stocks de nourriture.
Source: point de conjoncture du 7 mai 2020
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