Bientôt centenaire, le Tennis Club de Reims peut être considéré comme un élément du patrimoine de la ville. Mais un patrimoine qui évolue avec son temps et se préoccupe de son avenir.
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Reconnaissons-le, parler du TCR impressionne toujours un peu. Au point que le club accuse encore aujourd’hui le poids d’un passé certes révolu, mais toujours présent dans les esprits. Un club, fondé en juin 1920, à l’initiative du comte Maxence de Polignac, à une époque où le tennis était un sport réservé à une élite sociale. Un club dessiné par Edouard Redon, le grand architecte paysagiste d’alors (il réalisa notamment le Parc Pommery). Un club dont on ne devenait membre qu’en étant dument parrainé. Où l’école de tennis portait le nom de Suzanne Leglen, la grandissime championne du début du 20e siècle en assurant d’ailleurs personnellement la direction en 1938-1939. Qui dispose d’une piscine (aux normes réglementaires en 1921 pour la pratique du water-polo – dont la pergola est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques !) Et qui accueillait encore il n’y a pas si longtemps un tournoi international féminin à 25 000 $, dont la finale opposa en 1999 Justine Hénin (17 ans) à Kim Clijsters, les deux Belges qui allaient dominer le tennis mondial au début des années 2000 !
Ouvert à tous
En partie pour ces raisons, sans doute le tennisman du 21e siècle hésite-t-il parfois à pousser la porte du TCR. « Nous avons toujours une image de ‘club bourgeois’, explique Jean-Luc Couillard, l’actuel président. Mais le club a évolué avec son temps, les choses ont bien changé, et les membres actuels n’ont plus grand chose à voir avec les membres fondateurs : nous sommes un club absolument ouvert à tous. » A une petite réserve près que n’élude cependant pas le président Couillard : une cotisation assez rondelette. « Nous bénéficions d’un cadre et d’installations privilégiés que nous devons préserver et entretenir… » Soit 9 courts en terre battue (dont 5 couverts, les deux derniers ayant été réalisés en 2006), une piscine en plein air de 25 m x 12 m (dont Jean-Luc Couillard laisse entendre que c’est un peu la danseuse du club, mais quand on aime, n’est-ce pas ?) et un club-house au charme certain, quoique vieillissant. Il faut faire vivre l’ensemble avec un budget presque exclusivement privé (hormis une petite subvention de la ville en fonction du nombre d’enfants inscrits à l’école de tennis) de quelque 220 000 € annuels.
Un tournoi pour l’avenir ?
Pourtant, le TCR est un club bien dans son temps, l’un des 4 plus importants de la région (avec l’URT et Europe, également rémois, et Cormontreuil), fort de 500 membres environ et d’une école de tennis de 280 enfants (la plus fournie de Champagne-Ardenne), avec 6 équipes de jeunes et 6 équipes adultes (4 masculines et 2 féminines). Il organise un tournoi jeunes à Noël, un tournoi adultes au printemps, et vient de recevoir à la Pentecôte les championnats régionaux vétérans (+ de 35 ans).
Bien sûr, comme nombre de structures associatives actuelles, il est confronté à un problème de bénévolat, et surveille une situation économique générale morose dont les « effets collatéraux » possibles restent source d’inquiétude.
Pour autant, le club pense à l’avenir. Et puisqu’il n’y a plus, aujourd’hui, de grand tournoi à l’échelle de la ville, l’idée d’en relancer un commence à germer. Il se murmure même que la ligue Champagne-Ardenne, le Comité départemental et la Ville verraient plutôt la chose d’un bon œil. Qu’on se le dise, le « vieux » TCR est toujours vert !
Et le restaurant « Côté tennis »
Le TCR dispose aussi d’un restaurant, « Côté tennis », confié à un gérant et qui est ouvert à tout le monde, midi et soir, sans chichis. Aux beaux jours (évidemment, cette année, on les cherche un peu…), un déjeuner, un dîner ou un apéritif convivial, dans ce cadre hors du temps et au cœur de la ville, est un bonheur aussi rare que facilement accessible.
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